Tako Tsubo : le « syndrome des cœurs brisés » se manifeste par une déformation du cœur dû à un trop-plein d’émotion, qu’elle soit une intense tristesse ou une joie sidérante. Chez L’Impératrice, Tako Tsubo c’est ne pas avoir le cœur assez bien accroché pour l’époque, pour la vie. Le deuxième album du groupe phénomène, dignes héritiers de la French Touch qui se sont construits une aura internationale ces dernières années, est comme un cœur qui bat très fort mais d’une pulsation discontinue. De ses tournées, L’Impératrice a gardé le goût de la danse, du groove posé sur une basse virtuose, des synthés vintage et des mélodies pailletées.
Mais Tako Tsubo est aussi un album de rupture. S’éloignant des cadres de la chanson française, L’Impératrice compose des titres qui se jouent des structures, à l’image de ce cœur qui sur Anomalie bleue saute une pulsation sur deux sous le coup d’un transport amoureux.
Le temps, qui a pris pour nouvelle habitude de nous paraître plus long qu’auparavant, n’a pourtant pas exagéré les choses concernant Georgio. Car c’est bien deux années durant qu’il nous aura fallu pallier son absence discographique en revisitant ses trois albums passés, Bleu Noir, Héra, et puis l’audacieux XX5, uppercut rap orchestré par des pointures – Woodkid en tête – venues d’univers a priori plutôt différents du sien, dernière preuve en date que le jeune MC du 18è arrondissement de Paris ne réapparaîtrait jamais vraiment là où on l’attendait.